La notion de biwouak est légèrement différente à Mayotte. Ici quand on parle de « monter la tente », ca correspond à mettre une serviette de plage avec une moustiquaire dessus. Autant dire que le matos ne pesait pas lourd dans le sac a dos. Il faut juste éviter de se poser juste a coté des zébus. Oui, parce qu’au début je pensais qu’on allais dormir sur la plage. Mais la plage de Moya étant réserve naturel, on ne peut pas bivouaker n’importe où. Donc on campe sur la terre et pour certain sur des racines (c’est pas hyper confortable).
Heureusement, certain avait l’expérience des bivouaks.
"Et pour se laver ?
-Ben, tu vas dans l'eau de mer.
-Et pour faire cuire les pates ?
-Ben tu vas récupérer de l'eau de mer.
-Et pour uriner ?
-Ben, tu fais dans l’eau de mer.
-Et pour se laver les dents ? Ah non, je crois savoir en fait.
-Par contre je te conseil d’uriner en dernier."
La plage de Moya (réserve naturel donc) est composée de 2 plages :
l’une est entouré de mangrove,
l’autre ressemble a un terrain de chantier avec sables jaunes poussiéreux, traces de bulldozer et des trous partout.
Le soir, après que je me sois occupé personnellement du montage des « tentes » (heureusement j’ai mon couteau suisse), on se fait un petit barbecue et on boit du rhum avant d’aller observer les tortues pondre sur la « plage en chantier ».
Arrivée sur la plage, il y a déjà 3 tortues en train de remonter sur la plage. C’est assez impressionnant de voir des énormes masses noires de plus d’1m et pesant dans les 90 kg se déplacer rapidement (oui, oui, rapidement) sur le sable. Je comprends mieux les traces de buldozer.
Je n’ai malheureusement pas pu prendre de photo car c’est interdit. Et surtout il y a des gardes qui vadrouillent sur la plage. C’est eux qui se chargent de la visite. Je suis plutôt impressionné par l’organisation, surtout pour Mayotte... Ils nous font patienter quelques instants, et nous emmène voir une tortue énorme d’1m14 et 95kg en train de pondre. Une fois finie, la grosse (1m14 pour 95kg je vous rappelle) rebouche son trou en envoyant du sable à plus d’1 m de hauteur. (Je comprends mieux les trous sur la plage).
Bon, j'ai quand meme pris une photo (avec accord du garde) :
Après mettre lavé mes dents pleine de terre (Elles envoient le sable vraiment haut), nous retournons ensuite au campement pour une bonne nuit de sommeil. La notion de sommeil est légèrement différente a Mayotte. Ici, quand on parle de dormir, ca correspond a tenter de trouver le sommeil malgré les zebus qui se baladent autour de la tente, les bruits d’animaux qui veulent pas la boucler, les araignées qui arrivent a passer sous la moustiquaire (saloperie), et les ombres autour du campement (heureusement j’ai mon couteau suisse).
Le lendemain on se reveille comme prévu au lever du jour à 8h30 pour tenter de voir une émergence de bébés tortues. En vain. Mais il parait que c’est rare de tomber dessus. D’ailleurs, parmi les gens qui sont sur Mayotte depuis longtemps, il n’y a pas grand monde à en avoir vu. La plupart s’en vont, je décide rester avec 2 autres internes pour passer la matinée. Du coup : PMT
Il se met à pleuvoir d’un seul coup alors que je suis encore dans l’eau (à 30°)…
Je rentre tranquillement vers la plage pour me sécher au soleil (les averses ne durent pas longtemps a cette saison, et sont même plutôt agréables vu la température extérieure), quand je vois quelques tortues énormes qui broutent tranquillement dans l’eau. Je les approche d’hyper prêt sans que ca ne les dérange plus que ca.
Cess tortues sont differentes des petites aux jolies ecailles que j'ai vu pour l'instant, celle ci sont ENORMES et nagent très lentement... C'est super reposant de les regarder nager.
Pour la suite du WE, je vous propose un petit jeu :
Qu’y a-t-il à voir sur cette photo ? (regardez bien)
Alors combien en avez vous vu ?
En effet, après une petit somme sur la plage, j’aperçois des « corbeau-pies » (appellation estampillée Made In Popy) qui attaquent des petits animaux. Je devine vaguement ce qui se passe. Ni une ni deux, Je m’élance, tel David Aselof dans alerte à Malibu (mais en plus rapide et en moins baraque), pour empêcher cette attaque (heureusement j’ai un couteau suisse). Et la : je deviens comme fou !! Des bébés tortue sortant par 10aines !!! Il y en a au moins une centaine. J’en aide même une a trouver le bon chemin vers la mer (Ouai, je sais bien, mais j’m’en fou du respect du fonctionnement de la nature, elles sont trop mignonnes, et les corbeau-pies sont déjà bien assez grasses)
On finit la journée comme dans une BD d’Asterix : autour d’un buffet de brochette bien grasses (j’adore)